clementine pellegrin, experte de COLOR THE LIFE

Clémentine Pellegrin

Designer Couleur-Matière-Finition et artiste

Clémentine Pellegrin est à la fois designer et artiste. Après 4 ans d’expérience à Paris et Lille, elle monte son studio en 2020 à Annecy. Spécialisé en couleurs, matières, finitions et graphismes, Clémentine Pellegrin Studio accompagne les agences, les entreprises internationales, les éditeurs du design, du textile, de la mode et de l’aménagement d’intérieur dans la définition de leurs directions créatives.

Clémentine Pellegrin Studio répond aussi à des projets artistiques par le biais de résidences et d’appels d’offres.

Les expertises de Clémentine

Designer CMF (couleurs, matières, finitions), dans les domaines de l’aménagement intérieur, du design, du textile et du lifestyle.

Conseils

K

Prévision des tendances à venir pour l’industrie de la mode et du design

K

Création sur mesure de moodboards et palettes de couleurs appliquées aux produits/espaces

K

Mise au point de motifs et conception d’identités graphiques

K

Développement de textiles (maille & chaîne et trame)

K

Conseil en CMF+G aux marques, agences, fabricants, fournisseurs pour rendre attractive leur offre au sein d’un environnement concurrentiel

Réalisations artistiques

K

Résidence d’artistes « Artifex in Horto » (Passy, Haute-Savoie), 2022

K

La foule, La Manufacture (Roubaix), 2018

K

Ode à la gaieté, Place Denfert Rochereau (Paris), 2018

K

Vitraux urbains, Place de la Madeleine (Paris), 2017

Ses réalisations artistiques

experte clementine pellegrin

Vitraux urbains, Place de la Madeleine (Paris), 2017

experte clementine pellegrin

La foule, La Manufacture (Roubaix), 2018, co-créé avec Johanna Vray
photographie : ©Edouard Auffray 

experte clementine pellegrin

Ode à la gaieté, Place Denfert Rochereau (Paris), 2018

Découvrez l’interview de Clémentine
et sa vision de la couleur

L’expertise couleur selon Clémentine Pellegrin

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La couleur est un accès aux choses sensibles et relatives

Si vous étiez une couleur ?

Si j’étais une couleur, j’en serais deux : rose et orange. Ce sont des couleurs que j’associe à l’été, à la Méditerranée, à des lieux où il fait chaud, où on a besoin de s’abriter du soleil. Pourtant j’habite Annecy et la vie ici se construit davantage autour du froid, du blanc de la neige, du gris de la brume, du bleu du lac.

Une brève définition de la couleur selon vous ?

La couleur est un accès aux choses sensibles et relatives.
Sensible parce qu’elle est perceptible par nos sens et qu’elle nous lie d’émotions à des objets, à des vêtements, à des lieux.
Relative, parce qu’elle évolue toujours : au gré des lumières, des saisons.
Je pense aux séries de Claude Monet où un même sujet varie tellement d’une saison à l’autre, d’une heure du jour à l’autre.
Pour moi, la couleur c’est un domaine à explorer par conséquent avec finesse et intuition, il faut l’essayer, la travailler, la composer, pour développer, figurer, projeter des idées.

Qu’est-ce qui vous a amené à la couleur ? Quel a été votre cheminement ?

Après trois ans de formation à l’école Boulle, en design d’objet, je retenais de la conception non pas les lignes ou les volumes, mais davantage les aspects de surface. J’entends par là les harmonies colorielles, les finitions.
C’était ce qui me touchait profondément, et ce à quoi je voulais consacrer mon temps.
J’ai décidé de me spécialiser en design textile et je suis partie à l’ENSCI – Les Ateliers pour apprendre à tisser, à tricoter et sérigraphier la couleur. La couleur est devenue mon outil privilégié pour répondre à des projets variés, que ce soit de l’espace, du produit, de l’urbanisme.
C’est donc ma manière de décloisonner l’art, le design, l’architecture.

Avez-vous des modèles, des Pygmalions, des sources d’inspiration particulières ?

Je dirais que j’ai deux sources d’inspiration. D’abord un couple : Anni et Josef Albers, un couple de designers du XXe siècle qui a touché à tout : au produit, au textile, à la photographie. Il y a une citation que je retiens de ce couple :

“Dans le domaine de la perception visuelle, une couleur n’est presque jamais vue telle qu’elle est vraiment, telle qu’elle est physiquement, cela fait de la couleur le moyen le plus relatif qui soit. “

La relativité, celle dont je parlais tout à l’heure, est vraiment indissociable de la couleur. Une couleur évolue en fonction de son environnement, aussi en fonction des gens qui la regardent.
Cette relativité de la couleur invite à être humble quand on la travaille, mais aussi à se rendre compte de la complexité de cette expertise, et donc de la difficulté à faire reconnaître cette expertise couleur.
Une deuxième inspiration qui est Hella Jongerius, une designer allemande contemporaine, qui a publié le livre “Je n’ai pas de couleur préférée”.
C’est un clin d’œil que je trouve amusant pour parler de ces couleurs qui sont surtout des potentiels à être assemblées, à être combinées et qui toutes seules ne présentent pas le même intérêt.

Quels sont vos centres d’intérêt et de recherche ?

Je dirais que j’en ai trois.
Un premier qui s’adresse davantage aux municipalités. J’ai une démarche artistique où j’essaye de combiner les textiles et la couleur dans l’espace public. J’ai eu l’occasion de réaliser, pour le projet du Grand Paris, une installation artistique place de la Madeleine. Pour le festival du 14e arrondissement, j’ai également réalisé une autre installation place Denfert- Rochereau.
Dans un second temps je m’adresse aussi aux entreprises. J’ai un intérêt cette fois-ci, plutôt comme designer que comme artiste, à analyser le marché, à prédire des tendances, à coloriser des offres de produits. J’accompagne les entreprises pour les aider à être plus créatives dans des environnements qui sont toujours plus concurrentiels, à rendre leur offre attractive par la couleur. J’aide aussi les entreprises à qualifier leur image de marque.
Et enfin mon troisième centre d’intérêt, que j’aimerais davantage développer, ce sont des offres pédagogiques autour de la couleur. Je souhaiterais proposer ces offres aux écoles élémentaires ou aux écoles d’art. J’imagine pour les enfants un atelier autour de l’intention de développer des yeux sensibles, d’apprendre à travailler la couleur avec les plus petits. Pour les étudiants en art, j’imagine des choses peut-être plus théoriques, plus conceptuelles autour du thème de la couleur tissée.

En quoi votre expertise ou votre approche sont-elles singulières ?

Je dirais que mon expertise est singulière parce qu’elle n’est pas spécifique.
J’entends par là qu’elle est polyvalente. Je viens du design d’objet, je suis spécialisée en design textile et passionnée par l’espace et son ambiance.
J’aime répondre à des projets aussi variés que des commandes publiques ou des demandes dans des univers industriels.
Cette expertise polyvalente s’explique aussi par une approche en ricochets : j’aime associer des choses, un peu à la manière d’un poème, j’aime associer des idées qui à l’origine ne fonctionnent pas forcément ensembles, mais quand elles sont associées vont résonner différemment. C’est comme ça que j’envisage mes gammes de couleurs. C’est un lien que je crée entre des couleurs qui vont résonner (entre elles) et créer un nouveau langage.

Quels sont les résultats ou réactions les plus satisfaisant(e)s que vous observez pour vous et vos clients lors de vos missions ?

Selon les clients pour lesquels je travaille, les attentes varient et donc les résultats aussi. Je vais donner quelques exemples.
Chez Farrow and Ball qui est un fabricant de peintures et de papiers peints, j’ai aidé les clients à choisir les peintures pour leurs intérieurs. L’une des réactions satisfaisantes c’était d’avoir des retours de la part des clients quand l’ambiance que nous avions construite ensemble donnait vie à leur espace. Que ce soit pour des espaces domestiques où commerciaux, comme des boutiques ou des restaurants, répondre au mieux aux clients et aux ambiances qu’ils souhaitaient est une satisfaction.
Un autre exemple chez DIXON, qui est un fabricant textile dans le nord, la couleur m’a permis de traduire plus de technicité pour leur produit. C’était intéressant parce qu’on travaillait à l’époque la question de la valeur perçue de ces produits qui étaient très techniques mais qui ne le semblaient pas forcément.

Comment voyez-vous évoluer la place de la couleur dans les années à venir ?

Dans les années à venir j’aimerais que la couleur soit davantage reconnue, plus expliquée, plus médiatisée. Aujourd’hui je suis surprise d’un paradoxe. La couleur est à la fois déterminante dans notre environnement : que ce soit l’espace public ou l’espace domestique. La couleur nous fait du bien, elle nous ressemble, on la choisit. Et pour autant les gens qui décident des couleurs qui nous entourent, je pense aux designers couleur, sont assez peu reconnus. J’aimerais que ce métier soit plus abordé, plus médiatisé pour que les gens comprennent mieux l’importance de travailler les couleurs qui nous entourent.

Quel projet rêvez-vous de mener ?

En tant qu’artiste, j’aimerais aménager de nouvelles places publiques avec des installations artistiques.
En tant que designer, j’aimerais colorer des produits de marques dont j’aime la vision, je pense aux chaussures On-Running ou au mobilier Vitra.
Et en tant que passionnée de design, je rêve de transmettre mes connaissances à un public plus jeune.

Un nom de couleur que vous aimez particulièrement ?

Et bien comme on est en hiver je dirais « blanc silence »
C’est une couleur dont j’ai inventé le nom, qui est pour moi une couleur de neige qui absorbe tous les bruits alentour.

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