La couleur fait vendre…

mais pas seulement !

Par Marion LAMARQUE

Designer, consultante en stratégie couleur, artiste et conférencière

Mar 28, 2022

Temoignage Colorama Btwin par Marion Lamarque

La couleur est le premier déclencheur d’achat car elle est le premier message que nous percevons d’un produit. Choisir les couleurs, matières et finitions adaptées au produit, à la marque, à l’environnement d’utilisation, à ses utilisateurs et au process industriel est évidemment la première mission du designer CMF.
Ce choix peut avoir des conséquences inattendues et totalement réjouissantes.

La génèse

En 2010, j’ai accompagné l’équipe design de la marque B’Twin dans l’élaboration de leur colorama, c’est-à-dire la gamme de couleur que les designers pourraient utiliser sur les vélos.

L’analyse que j’avais faite en amont montrait que l’offre de vélo était triste et monotone : du noir, du gris, du blanc. Parfois des effets métallisés. En substance, des vélos dont le cadre étaient dans les mêmes coloris que les voitures. Sauf que cela ne correspondait pas aux ambitions et au sens de la marque B’Twin. Une marque qui souhaitait faire en sorte que tout le monde roule à vélo, que ce soit pour le plaisir de la vitesse, pour la découverte de paysage, pour la praticité en ville, pour réduire l’empreinte carbone… et tout simplement pour le plaisir de pédaler !

La mission

Nous avons alors élaboré un colorama joyeux, avec des teintes acidulées, voire fluos et aussi des tonalités plus casual comme du prune, du bordeaux ou du bleu marine. Ces couleurs de peinture sont arrivées sur les cadres et les clients les ont adorées ! Dans la rue et sur les routes, les vélos de la marque sont devenus reconnaissables. L’un dès modèles (rouge vermillon fluo) est même devenu le vélo le plus “emprunté” en France et un autre (vert céladon) a été utilisé dans une publicité pour Google. De très beaux et bons vélos à des prix accessibles car c’est le sens et la fierté de Decathlon.

Les conséquences inattendues

Mission réussie donc… Sauf qu’elle a eu une conséquence inattendue et encore plus réjouissante. En effet, on ne pense pas toujours quand on conçoit une gamme de couleur de peinture aux personnes qui vont appliquer ces peintures sur les produits. Le directeur design se rendait régulièrement dans les usines de production et un jour, le patron d’une de ces usines l’a interpellé pour lui faire part de la réflexion suivante : “Depuis qu’ils peignent les vélos avec toutes ces belles couleurs, les gars sont beaucoup plus souriants et motivés !”

La gamme de couleur que nous avions élaborée avec l’équipe design a donc eu trois conséquences très positives : la couleur fait vendre, la couleur permet la reconnaissance et la couleur rend les ouvriers heureux.

Je suis fière d’avoir participé à cela.

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